Ce qui est important dans une révolution : c’est le jour d’après. Il est souvent trop long. La Tunisie, dix mois après la chute de Ben Ali vient de voter pour élire une Assemblée constituante. Afin de structurer une nation exsangue qui essaie de garder le moral comme elle le peut.
Le test politique de ce pays principalement tourné vers le tourisme est observé à la loupe par les pays de la zone, particulièrement par l’Egypte, désenchantée par le maintien du pouvoir militaire, et la Libye après d’interminables combats qui ont pris fin avec l’opaque mort de Kadhafi.
Toujours est-il qu’au pays de la révolution du Jasmin, chacun s’accroche à son optimisme pour oublier la hausse générale des prix qui a propulsé le tarif du pain à celui de l’once d’or. Ou peu s’en faut…
Certes, l’expression politique est devenue monnaie courante alors que sous Ben Ali, le moindre propos anti gouvernemental était passible de la prison à perpétuité, voire pire.
Du coup, c’est le raz de marée. Pour leur première consultation libre, les tunisiens ont eu à choisir entre 130 partis présentant 1.500 listes. Abondance de biens…
BAS QUARTIERS
On n’ose imaginer le léger désordre que va occasionner la lutte tribale Libyenne, chacun des groupes étant plus avide de pouvoir que son voisin. Sans compter que la population est armée jusqu’aux dents, stratégie héritée du Guide de la Révolution qui basait sa sécurité sur l’insécurité.
D’ailleurs, certains membres du Conseil National de Transition, estiment d’ores et déjà que le délai nécessaire à l’avènement démocratique risque de s’étirer comme un chat des bas quartiers de Tripoli. La libération a été proclamée le dimanche 23 octobre 2011.
En Egypte, les militaires qui ont pris place dans les fauteuils du système Moubarak se sont vite habitués à leur côté moelleux. Et n’hésitent pas à montrer les dents à ceux qui s’impatientent. La répression ferait presque des nostalgiques de l’ancien régime.
D’autant que partout, la menace d’un Islam extrême pointe son vilain groin.
En Syrie, Bachar El Assad a déjà fait plus de 3000 morts sous le feu de son armée. Sans la moindre réaction significative des puissances occidentales. En Algérie, c’est silence radio : Bouteflika à la main dure et décourageante.
Le printemps arabe avait surpris par sa précocité. Le moins qu’on puisse dire est, qu’à l’automne, les vendanges de la liberté sont tardives.